LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Canada" - Richard Ford

Tomber à plat...

"Canada", de Richard Ford...
Voilà qui annonçait cette ampleur que sait si bien rendre, parfois, la littérature américaine. Ces existences ordinaires qui prennent, sous une plume experte, l'apparence de destins. Ces immensités solennelles qui dotent les intrigues d'une densité épique...
Malheureusement, à l'issue de cette lecture, le premier terme qui me vient à l'esprit, c'est... "plat". D'après de vagues souvenirs, j'avais noté ce titre suite à la lecture d'une critique élogieuse. Lorsque j'ai voulu la retrouver, sans succès, je suis tombée sur divers avis qui, si je les avais lus plus tôt, m'auraient épargné cette morne expérience !

Le narrateur -Bev Parsons-, dans une première partie (que j'ai personnellement trouvée interminable), revient sur la période qui a précédé l'événement à l'origine de l'éclatement de sa famille : le braquage de banque perpétré par ses parents, qu'a priori rien ne prédisposait à un tel acte. En déroulant ses souvenirs, il essaie de traquer les signes de la catastrophe imminente, de décrypter ce qui, sous les personnalités si différentes de son père et de sa mère, aurait pu laisser deviner qu'ils allaient commettre ce crime insensé. 
En accord avec le souhait de leur mère de ne pas échouer dans les griffes de la Protection des mineurs, Bev et Berner, sa jumelle, une fois leur parents incarcérés, prennent des chemins différents. L'indépendante Berner prend la route, seule, pour la Californie, Bev échouant quant à lui dans une bourgade désolée du Canada. Il y est accueilli par le frère d'une amie de sa mère, un ancien universitaire à l'étrange personnalité, charismatique mais lointaine, qui le fait travailler dans l'hôtel miteux dont il est le propriétaire. 
La deuxième partie du roman s'attarde ainsi sur les quelques semaines qui suivirent le braquage et l'arrestation du couple Parsons, pendant lesquelles le narrateur fait l'apprentissage du labeur et de la rudesse, se découvrant bien plus solide qu'il ne l'aurait cru...

C'est avec presque cinquante ans de recul que Bev évoque son histoire, s'interrogeant sur les conséquences de ces événements sur le cours de son existence, ainsi que sur sa façon d'appréhender le monde et ses relations à autrui.

Il aurait sans doute dû être facile de s'attacher à l'improbable couple formé par les Parsons, à ce père toujours jovial et de bonne volonté mais naïf et maladroit, à son épouse cultivée et quasi misanthrope... De s'intéresser au destin inattendu de leurs enfants, soudainement livrés à eux-mêmes, et devant faire le deuil brutal de leurs banals projets adolescents. 

Pourtant, cela n'a pas pris. Et il ne m'a pas fallu bien longtemps pour comprendre que "Canada" n'allait pas me captiver...
Rien, dans l'écriture de Richard Ford, ne m'a accroché. Son style, que d'aucuns qualifieraient sans doute de mélancolique, m'a paru ennuyeux, et comme on sait dès le début du récit ce qui va, dans les grandes lignes, s'y passer, je n'ai même pas pu compter sur un peu de suspense pour pimenter ma lecture.

Lulu Off The Bridge s'est ennuyée aussi : son avis -bien plus détaillé que le mien- est ICI.

Commentaires

  1. Tu n'es pas la première déçue par ce roman. Il est dans ma pal depuis sa sortie, je crois qu'il va y rester encore un peu...

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    1. A vrai dire, maintenant que je l'ai lu, je n'en vois plus que des avis négatifs...
      Je me demande bien où j'ai lu qu'il s'agissait d'un roman extraordinaire !
      Dommage, une telle histoire et un tel cadre auraient pu donner un superbe roman...

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  2. J'ai à peu près suivi avec intérêt la première partie, mais me suis ennuyée dans la deuxième. D'autres lecteurs ont eu le parcours inverse, et je comprends bien qu'on puisse ne pas avoir accroché du tout. Le style n'a rien de transcendant alors que l'histoire aurait pu, aurait du être passionnante...

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    1. Même dans la première partie, je me suis ennuyée (alors imagine dans la seconde..). Et je suis d'accord avec toi, il y avait là de bons éléments pour faire de Canada un roman d'une autre ampleur.

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  3. Je ne sais pas pourquoi, je me méfiais, j'ai moi aussi l'impression d'en avoir lu du bien partout (mais où ?), comme l'impression quand d'un texte américain de trop, un déjà lu ... et puis, après Pollock, et d'autres, plein d'autres ... certaines plumes paraissent fades.
    Rien à voir mais on m' a offert "Annabel' hier soir. Hâte de m'y plonger

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    1. Ah, c'est sûr que comparé à Pollock... Mais au cours de ma lecture, j'ai surtout pensé à d'autres auteurs, qui m'ont, un peu dans ce même registre, émue, emportée... Notamment Ellory, avec Seul le silence.

      Quant à Annabel, je n'ai en revanche pas du tout été déçue, et j'attends ton avis avec impatience, le mien ne devrait pas tarder.

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    2. Là, évidemment, si ce livre avait "Seul le silence" en toile de fond, il avait perdu d'avance ! J'avais littéralement adoré ce titre (quelques réserves sur la fin, mais à peine). Depuis, pas vraiment de nouvelle claque avec cet auteur, mais du plaisir à le retrouver (je dis cela, mais son dernier traîne sur mes étagères depuis ... un an ...)

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    3. En fait j'ai pensé à Seul le silence en raison du ton que semble avoir voulu donner Ford à son roman. Une sorte de mélancolie sombre et mystérieuse... mais pour moi, c'est raté !!

      Et je suis d'accord avec toi pour Ellory : j'ai bien aimé Les anonymes, et Vendetta est un récit efficace, qui se lit sans effort, mais rien à voir avec son premier roman...

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  4. Lulu off the Bridge14 novembre 2014 à 20:55

    Bonjour Ingannmic,
    Je suis aussi en train d'essayer de finir ce "Canada", et je souffre... Ça me fait plaisir, pour ainsi dire, de voir que je ne suis pas la seule à m'étonner du fossé entre les critiques élogieuses et mon impression de lecture. Mais quel ennui!

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    1. Bonjour Lulu,

      Visiblement, nous ne sommes pas les seules, j'ai trouvé d'autres lecteurs(rices) pour qui cette lecture a été fort laborieuse. Et je suis tombée par hasard cette semaine sur l'article d'un critique littéraire qui évoquait la platitude du style de Ford...
      On ne m'y reprendra pas !

      Bon week-end..

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